1.5 millions de Tunisiens ont cédé 570 millions de dinars en 'cadeaux'
Une étude sur la petite corruption en Tunisie, élaborée par l'Association tunisienne des contrôleurs publics, a révélé que 19% des Tunisiens (1.5 million) ont donné un pot-de-vin en 2020.
L'étude a montré que l'épidémie du coronavirus en 2020 a contribué à la hausse de la corruption, selon 55% des sondés.
Elle a, aussi, révélé que la valeur totale des pots-de-vin versés dans divers secteurs en 2020 en Tunisie, s'éleverait à 570 millions de dinars, soit une augmentation de 21%, par rapport à ce qui avait été enregistré dans une étude achevée en 2014.
Les hommes représentent 76% des personnes ayant versé un pot-de-vin, contre 24 de femmes.
L'étude a, également, montré que les professions du secteur privé les plus concernées par la petite corruption, sont les propriétaires d'entreprises avec 40%, les agriculteurs (41) et les cadres intermédiaires du secteur privé avec 32.
La sécurité et la santé au premier plan de la corruption
L'étude a révélé que le secteur de la sécurité se classait au premier rang pour les pots-de-vin et la corruption avec 50%, suivi de celui de la santé (20), puis des collectivités locales, c'est-à-dire les municipalités, les délégations et les gouvernorats avec 14, tandis que les taux de pots-de-vin et de corruption dans les institutions publiques de toutes sortes ont atteint 10%.
L'étude, qui s'est basée principalement sur un sondage, mené en 2021, auprès d'un échantillon représentatif de citoyens de différentes régions, âges et groupes sociaux, a montré que les formes les plus courantes de la petite corruption en Tunisie sont les pots-de-vin avec 99%, le régionalisme (93), et la prestation de service (90), les cadeaux (85) et favoritisme (66%).
Amira Jendoubi